Mai 2013: le troisième plus chaud depuis 134 ans
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Vraiment surprenant pour un Français : le mois de Mai 2013 monte sur le podium des plus chauds depuis 134 ans. C'est ce qu'annonce la NOAA, le service météo et océanographique des Etats-Unis d'Amérique. De quoi souligner que la France, c'est 0,1% de la surface de la Terre, notre nombril, certes, mais un tout petit nombril.
Bref, pendant que nous endurions froids et pluies, la Terre, vue globalement, avait le thermomètre plutôt en haut. Selon les mesures à un mètre au dessus du sol et à la surface des océans, (satellites, bouées, stations météo) analysées par l'équipe de la NOAA, la température moyenne de la planète se situe à 1,19°C au dessus de la moyenne du 20ème siècle (en revanche, les écarts de températures de la carte sont indiqués en référence à la période 1981/2010). Un résultat préliminaire qui peut encore être modifié à la marge lorsque toutes les données auront été traitées. Pour un mois de Mai c'est juste derrière le plus chaud, enregistré en 2010, et pratiquement à égalité avec 1998 et 2005, autres années records. Températures de mai, planète, océans, continents en écart à la moyenne du 20ème siècle.Températures de mai, planète, océans, continents en écart à la moyenne du 20ème siècle.C'est une changement net avec les températures enregistrées depuis Janvier 2013, puisque la période Janvier à Mai ne se situe qu'au 8ème rang des plus chaudes depuis 134 ans, le système de référence de la NOAA.
Les températures océaniques sont marquées par un océan Pacifique tropical toujours en phase neutre de l'oscillation Niño/Niña, avec des eaux plutôt froide à l'est du bassin ocanique. En revanche, on note des températures assez élevées en Atlantique tropical et au nord-est du Pacifique.
Fort contraste entre Norvège et Islande
Le mois de Mai fut contrasté à l'échelle du globe, comme le montre la carte de la NOAA mais surtout de l'Europe à la Sibérie où l'on distingue de gros écarts à la moyenne. Ainsi, la Norvège a enregistré le plus Températures planétaire et hémisphériques moyennes de Mai 2013.Températures planétaire et hémisphériques moyennes de Mai 2013. chaud connu... tandis que l'Islande, pourtant peu éloignée a enregistré un mois plus froid que la moyenne climatologique (1961/1990). Mais aucun mystère la dessous, voir l'explication ici, dans cette note sur notre printemps pourri. En Europe, alors que l'Ouest avait froid, l'Est et la Scandinavie enregistraient des températures exceptionnellement élevées.
Et si vous voulez un record de froid, en voici un qui donne des frissons: à la station scientifique américaine Amundsen-Scott installée en Antarctique au pôle sud, le mois de Mai affiche une moyenne de -62,4°C et deux jours (enfin, jours, là-bas c'est la nuit tout le temps en cette période...) ont cassé le
record de froid connu sur la station Amundsen-Scott à cette période. La station se situe à 2.800 mètres d'altitude ce qui contribue à une température annuelle moyenne de -50 °C. La température la plus froide jamais enregistrée est de -82 °C (la station russe Vostok garde le record avec -89 °C). Le plus chaud relevé à Amundsen-Scott est de -12,3°C, un le 25 décembre 2011.
Voici une autre carte du moi de Mai 2013, celle de l'équipe Columbia University/Goddard space studies de la Nasa (ex-James Hansen car ce dernier est à la retraite). Si la structure générale des écarts de températures régionaux est similaire à celle de la NOAA, l'écart à la moyenne planétaire n'est pas le même, en raison d'une période de référence différente (tout le 20ème siècle pour la NOAA, 1951-1980 pour la Nasa) et de probables écarts de mesure et d'analyse entre les deux systèmes. La carte de la Nasa est plus complète et montre des températures inférieures à la moyenne climatologique en Antarctique, en cohérence avec les records de froid enregistré à la station Amundsen-Scott. Il n'est donc pas impossible que le classement de la NOAA évolue et rétrograde un peu ce mois de Mai.
Et j'ajoute, ce lundi soir, un graphique qui met à jour le site "more figures" de l'équipe de Columbia university et permet de mettre en perspectives ces enregistrements de températures.