Bonjour,
Je suis inscrit ici sous mon vrai nom, je n’ai pas de pseudo, j’estime ne pas en avoir besoin. Je me présente à visage découvert, comme à fesses découvertes. J’assume depuis un certain nombre d’années mon état de naturiste, et même je le revendique. J’ai 39 ans depuis moins d’un mois, séparé d’une femme carrément anti-naturiste depuis moins de deux semaines, et je n’ai plus mis de maillot de bain depuis 14 ans. La première fois, volontaire et planifiée, où j’ai tombé le maillot c’était en mai 1998 sur la plage des Salins à Hyères. Je précise, car enfant je me mettais nu dans la piscine du jardin familial mais je n’avais aucune conscience de ce que pouvait être le naturisme.
J’ai grandi au sein d’une famille textile, politiquement conservatrice, religieusement catholique romaine fervente et pratiquante, mais libérale au niveau des mœurs (je n’ai jamais connu une porte de salle de bains fermée, j’ai toujours entendu dire que le pape avait tort sur la contraception, et ma mère était toujours seins nus à la plage). La nudité y était vécue comme bienveillante au sein de la cellule familiale (au sens élargi : j’ai vu nus, outre mes parents et ma sœur, mes tantes, mes cousins, mes cousines, et même mon arrière-grand-mère) mais comme une transgression sexuelle en dehors (et paradoxe suprême : comme rêvée en tant que fantasme). J’ai vécu intimement la nudité comme une libération : la première fois que j’ai enlevé mon pyjama pour dormir tout nu, j’avais huit ans, je m’en souviens encore, et surtout m’en souviens comme d’une victoire sur l’interdit social. Et aussi comme d’une découverte : celle du sensationnel, éprouver avec son corps… dé-couvrir un corps qui s’avère ne pas être la prison charnelle d’une supposée âme supposée éternelle, mais un être-soi partie intégrante de moi, et même qui est moi (au passage, merci Nietzsche).
Je viens de devenir adhérent à l’ANP, ceci s’inscrit dans une démarche volontaire de mettre enfin en adéquation ma vie avec mes valeurs. Je refuse de dire que je « pratique » le naturisme : je vis le naturisme ; ce n’est pas parce que je me mets nu en communauté (nudisme social ou nudité commune, appelez cela comme vous l’entendez), que je ne suis naturiste qu’à ce moment-là. Habillé, et contrairement à un nudiste (qui ne se préoccupe que de ses marques de bronzage, ou plutôt de leur absence) je suis et reste naturiste : je reste viscéralement humaniste, je reste attaché au respect intégral d’autrui (son corps -gros, grand, maigre, brûlé, amputé, handicapé, vieux, peu importe- et sa mentalité : ce qui m’intéresse chez l’autre, c’est non pas la tête qu’il a mais ce qu’il a dans la tête), je reste persuadé que l’acceptation de soi est le premier pas vers plus d’humanité envers autrui et qui engendre la réciproque, je reste antidogmatique, je reste libéral, je reste l’ennemi de la tolérance qui n’est que la politesse des réactionnaires envers les libéraux à qui ils peuvent ôter à tout moment cettedite tolérance profondément antagoniste du respect, je reste amoureux de l’idéal républicain ET laïque seul garant des libertés individuelles et de la cohérence de la Nation contre tous les dogmes mortifères (surtout monothéistes, mais pas seulement), et en tant que postulat je reste définitivement convaincu que l’horizon perfectible de l’humanité est la liberté absolue de conscience.
J’aime confronter mes valeurs aux pensées, et même aux jugements, des autres : souvent cela fait avancer ma réflexion, parfois cela fait avancer celle de mes interlocuteurs, pour peu que l’échange soit critique et productif. Il y a 7 ou 8 ans, j’ai écrit un petit essai de 80 pages dans une tentative d’expliquer à l’un de mes meilleurs amis, viscéralement opposé au naturisme (pour lui, je précise, car très libéral pour autrui), ce qu’était mon naturisme (le pronom possessif est un choix). Cette démarche m’a fait comprendre une chose : on ne peut convaincre quiconque de devenir naturiste, toute explication est vaine pour détaillée et explicite qu’elle soit, seule la confrontation au réel produit des effets ; bref, une journée dans un village naturiste vaut mieux que des dizaines de pages et des heures de discussion. Un jour, je reprendrai cet essai, et le finirai.
En attendant, je vais jouer au bowling à poil.
Je suis inscrit ici sous mon vrai nom, je n’ai pas de pseudo, j’estime ne pas en avoir besoin. Je me présente à visage découvert, comme à fesses découvertes. J’assume depuis un certain nombre d’années mon état de naturiste, et même je le revendique. J’ai 39 ans depuis moins d’un mois, séparé d’une femme carrément anti-naturiste depuis moins de deux semaines, et je n’ai plus mis de maillot de bain depuis 14 ans. La première fois, volontaire et planifiée, où j’ai tombé le maillot c’était en mai 1998 sur la plage des Salins à Hyères. Je précise, car enfant je me mettais nu dans la piscine du jardin familial mais je n’avais aucune conscience de ce que pouvait être le naturisme.
J’ai grandi au sein d’une famille textile, politiquement conservatrice, religieusement catholique romaine fervente et pratiquante, mais libérale au niveau des mœurs (je n’ai jamais connu une porte de salle de bains fermée, j’ai toujours entendu dire que le pape avait tort sur la contraception, et ma mère était toujours seins nus à la plage). La nudité y était vécue comme bienveillante au sein de la cellule familiale (au sens élargi : j’ai vu nus, outre mes parents et ma sœur, mes tantes, mes cousins, mes cousines, et même mon arrière-grand-mère) mais comme une transgression sexuelle en dehors (et paradoxe suprême : comme rêvée en tant que fantasme). J’ai vécu intimement la nudité comme une libération : la première fois que j’ai enlevé mon pyjama pour dormir tout nu, j’avais huit ans, je m’en souviens encore, et surtout m’en souviens comme d’une victoire sur l’interdit social. Et aussi comme d’une découverte : celle du sensationnel, éprouver avec son corps… dé-couvrir un corps qui s’avère ne pas être la prison charnelle d’une supposée âme supposée éternelle, mais un être-soi partie intégrante de moi, et même qui est moi (au passage, merci Nietzsche).
Je viens de devenir adhérent à l’ANP, ceci s’inscrit dans une démarche volontaire de mettre enfin en adéquation ma vie avec mes valeurs. Je refuse de dire que je « pratique » le naturisme : je vis le naturisme ; ce n’est pas parce que je me mets nu en communauté (nudisme social ou nudité commune, appelez cela comme vous l’entendez), que je ne suis naturiste qu’à ce moment-là. Habillé, et contrairement à un nudiste (qui ne se préoccupe que de ses marques de bronzage, ou plutôt de leur absence) je suis et reste naturiste : je reste viscéralement humaniste, je reste attaché au respect intégral d’autrui (son corps -gros, grand, maigre, brûlé, amputé, handicapé, vieux, peu importe- et sa mentalité : ce qui m’intéresse chez l’autre, c’est non pas la tête qu’il a mais ce qu’il a dans la tête), je reste persuadé que l’acceptation de soi est le premier pas vers plus d’humanité envers autrui et qui engendre la réciproque, je reste antidogmatique, je reste libéral, je reste l’ennemi de la tolérance qui n’est que la politesse des réactionnaires envers les libéraux à qui ils peuvent ôter à tout moment cettedite tolérance profondément antagoniste du respect, je reste amoureux de l’idéal républicain ET laïque seul garant des libertés individuelles et de la cohérence de la Nation contre tous les dogmes mortifères (surtout monothéistes, mais pas seulement), et en tant que postulat je reste définitivement convaincu que l’horizon perfectible de l’humanité est la liberté absolue de conscience.
J’aime confronter mes valeurs aux pensées, et même aux jugements, des autres : souvent cela fait avancer ma réflexion, parfois cela fait avancer celle de mes interlocuteurs, pour peu que l’échange soit critique et productif. Il y a 7 ou 8 ans, j’ai écrit un petit essai de 80 pages dans une tentative d’expliquer à l’un de mes meilleurs amis, viscéralement opposé au naturisme (pour lui, je précise, car très libéral pour autrui), ce qu’était mon naturisme (le pronom possessif est un choix). Cette démarche m’a fait comprendre une chose : on ne peut convaincre quiconque de devenir naturiste, toute explication est vaine pour détaillée et explicite qu’elle soit, seule la confrontation au réel produit des effets ; bref, une journée dans un village naturiste vaut mieux que des dizaines de pages et des heures de discussion. Un jour, je reprendrai cet essai, et le finirai.
En attendant, je vais jouer au bowling à poil.